"You must prepare the country"
La Révolution française, accueillie initialement par beaucoup d’Anglais comme le début d’une nouvelle ère, se transforme bientôt en matière explosive. Au fur et à mesure que la situation en France devient de plus en plus sanglante, l’euphorie de la plupart des Anglais s’évanouit et le pays est partagé en deux camps. D’un côté, les Loyalistes voient la Révolution comme le début de la fin de la culture européenne et craignent que l’influence française détériorera aussi l’Angleterre: défendre le roi et la constitution anglaise devient leur priorité. De l’autre, les Réformistes, avec Charles James Fox à leur tête, se battent pour une réforme de la constitution anglaise. Les années 1790 sont ainsi marquées par un combat d’idées, dans lequel on utilise pamphlets et estampes dans le but de convaincre.
Les caricatures de Gillray sont à classer du côté loyaliste. Il exploite l’image d’horreur du « Sansculotte », transformant le peuple français en monstres, capables de n’importe quelle barbarie. Dans leur combat contre l’opposition, les Loyalistes associent Fox, avec les « barbares français » et leurs idées. Une autre stratégie consiste à illustrer les horreurs qui découleraient d’une potentielle invasion française, et susciter ainsi la peur chez les Anglais francophiles. Dès 1803, la menace d’une invasion augmente avec la rupture de la paix d’Amiens. Pour susciter l’esprit combatif, la propagande anglaise montre Napoléon comme tyran sanglant: tous les attributs négatifs des Français se retrouvent dans ce personnage. La propagande incite le peuple à se battre pour son pays, le défendre, être unanime dans ce combat. « L’union fait la force ».
– Lisa Zimmermann