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Les livres d’Heures, une simple lecture pieuse pour les femmes?

Le livre d’Heures a été lu tant par les hommes que les femmes, bien qu’on se plaise à répéter que le livre d’Heures était une lecture pieuse de choix pour les femmes dans leur foyer.

Ce constat appelle quelques précisions, car dans la Cité des Dames de Christine de Pizan (composée au tout début du XVe siècle), celle-ci voulant brosser un tableau de la piété sincère des femmes, nous apprend qu’elles ne les lisent pas seulement à la maison, mais les prennent avec elles pour aller à l’église, plutôt que le missel.

    McGill MS 109McGill MS 109Pourtant, comme en témoignent les pièces retenues de l’exposition, les femmes sont aussi impliquées à divers degrés dans la production :
  • Un livre d’Heures manuscrit avec des bordures en trompe-l’œil du style ganto-brugeois a été enluminé vers 1500-1510 par Cornelia van Wulfscherchke, carmélite à Bruges (McGill MS 109).
  • Dans un autre manuscrit, la commanditaire est peinte agenouillée au beau milieu de l’enluminure de l’Annonciation, mêlant sacré et profane tandis que la prière mariale Obsecro te est formulée au féminin (famula tua). (McGill, MS155).
  • C’est Renée de Bourbon, duchesse de Lorraine, qui a commandité la traduction en français par Pierre Gringore, des Heures de Nostre Dame publiées en 1525. (McGill, European Print 8vo 309)
  • Peut-être quelques feuillets du ms. McGill 153 ont-ils été décorés par les brigittines de l’abbaye de Mariënwater dans le Brabant, car leur scriptorium comprenait des enlumineurs et copistes féminins et masculins. (McGill MS151.)

Crédits : Musée de beaux-arts de Montréal / Montreal Museum of Fine Arts pour l’autorisation d’utiliser des textes préparés pour l'exposition 2018 par Brenda Dunn-Lardeau et Richard Virr : Resplendissantes enluminures : Livres d’Heures du XIIIe au XVIe siècle dans les collections du Québec / Resplendent Illuminations : Books of Hours from the 13th to the 16th Century in Quebec Collections.