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Vendredis le 13^em Juillet. Mes hommes ont levès ce matin leurs fillets, et ont pris, deux Truites, et un Blanc. A six heurs nous avons partis apres avoir mis chaudière. A onze heurs, les sauvages de M^r Mi.. Cadotte m'ont rattrapé, et m'ont dis avoir vus Chorette, qu'il leurs avoit dis qu'une de ces trois canotè etoit pour la riviere des Sauteux. Une et demie pour la riviere Montreal, et l'autre demie pour la Pointe. Il est trois heurs apres midi, et je campe au Grand Marais, parceque les sauvages me disent que j'y ferai bonne Pêche. En consèquence, j'ordonne a mes gens de jeter leurs fillets a l'eau.

Samedis 14^em[.] Nous avons pris aux fillets quatre Belles truites, trois groses Ciscaouètes, et un Blanc. A cinque heurs, je fis jeter les canots a l'eau. A midi je rencontrai un canot du fond du Lac, chargé d'ecorse, qui fesoit route pour le fort Kamanaitiquoya. Ce soir, je campe a l'hivernement de Collin.

Dimanche 15^em[.] J'ai partis ce matin à quatre heurs, et a midi, forcé du vent, j'ai été obligè de mettre a terre. Mes gens tendent leurs fillets. Nous sommes ici campè à la Roche debout.

Lundis 16^em[.] Nous avons pris ce matin Un truite, et un Blanc. Je me suis mis en marche a quatre heurs et a deux il m'a fallut mettre a terre, Le vent etoit extrahordinairement fort. Mon mal de dent fut si grand la nuit passèe, qu'apres avoir èssayè tous les remèdes imaginables, et avoir pris cinquante goutes d'opiome sans qu'il en rèsulta aucun succès. Je me rèsolus de prendre du rome. J'avalai d'un seul coup, un demiard de pure esprit, qui fit èffet dans un quart d'heur, et me fit dormir jusqu'a ce matin. J'ai le corps Brisé, la machoire sensible, Le cœur fade, mais mon mal de dent s'est èvadé avec le demiard d'esprit.

Mardis 17^em[.] J'ai partis a la voile ce matin, et ai ètè obligè de mettre a terre a un heur apres midi a la Petite Pêche, parcequ'il ventoit trop.

Mercredis 18^em[.] Il pleut et vente Beaucoup.

Jeudis 19^em[.] J'ai partis hier au soir a quatre heurs de mon campement et suis arrivè ici, a l'entrè de la riviere du Fond du Lac a un heur du matin, a quatre heurs je me rendis au fort de M^r Sayer. Je le trouvai encore au lit. J'eu l'honeur de dèjeuner avec lui, Il me fit le plaisir de me donner un Baril de sucre pour un de gomme, que j'avois, et qui m'avoit été donnè pour un Baril de sucre a Kamanaitiquoya. A neuf heurs, je pris congé de lui, et suis venu rejoindre mes gens a l'entré de la Riviere.

Vendredis 20^em[.] Je n'ai pus partir hier de la riviere du fond du Lac parceque le vent s'eleva avec force au moment que j'allois embarquer. Je n'en suis partis que ce matin, et ai eu la voile toute la journèe. Nous campons ce soir a la R.V. Ciscaouète.

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