Carte de l'itinéraire de MacKenzie, du Fort Chipewyan à la Mer du Nord en 1789
Source: Musée McCord

 


Poste de traite de la Rivière aux Rats









Le Fort William en hiver
Source: Fonds Stewart


« Leurs postes sont disséminés de Mingan au Labrador jusqu'à la rive nord du lac Huron, en passant par Tadoussac et le Saint-Maurice et le long du sud du lac Supérieur jusqu'à la rivière Rouge, et à partir de cette ligne, à travers tout le pays jusqu'à la baie d'Hudson et au fleuve MacKenzie. » (Lord Selkirk 1804)

Entre 1774 et 1821, les traiteurs de la Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH) et de la Compagnie du Nord-Ouest (CNO) érigèrent des postes rivaux dans tout le Nord-Ouest canadien. C'est durant cette période que culminèrent la concurrence pour la traite des fourrures et l'érection de postes entre les deux compagnies. L'établissement de postes de traite évolua de façon indépendante mais parallèle dans deux grandes régions : le Petit Nord, situé entre le lac Supérieur et la baie James et s'étendant dans l'ouest jusqu'au lac Winnipeg, et le Grand Nord, s'étalant au nord et à l'ouest du lac Winnipeg et à l'est jusqu'aux montagnes Rocheuses.

Pendant toute cette période, les postes de traite rivaux effectuèrent constamment des percées dans de nouvelles régions afin de se gagner la confiance des Indiens. Pour attirer leur commerce, la seule solution consistait à établir des « avant-postes » : de petites tentes érigées par quelques hommes qui iraient, passé les postes de la CBH, à la rencontre des Indiens au printemps. En établissant des postes de traite dans le Nord-Ouest, les traiteurs cherchaient à court-circuiter l'influence de la CBH.

Des études récentes ont confirmé qu'entre 1774 et 1821, 601 postes de traite furent construits au Canada. De ce nombre, 351 furent bâtis par des traiteurs de Montréal et 250 par la CBH. Contrairement à la croyance générale concernant la traite des fourrures, l'implantation des postes de traite dans le Nord-Ouest ne s'est pas faite progressivement d'est en ouest. Les deux frontières mouvantes de la traite avancèrent simultanément dans les deux régions, de sorte que jusqu'en 1790, l'établissement de postes culmina dans l'est du Petit Nord en même temps que dans l'ouest du Grand Nord. En 1789, un réseau de postes, érigés pour la plupart par les traiteurs montréalais, étaient bien implantés dans les deux grandes régions. Petit à petit jusqu'en 1804, les postes se multiplièrent dans ces régions jusqu'à ce que le commerce atteignît ses limites. Durant cette période, la concentration des postes de traite était telle qu'elle entraîna un appauvrissement des ressources pelletières, qui causa bien du tort aux compagnies jusqu'en 1821.

Après 1804, la CNO et la CBH se livrèrent une concurrence de plus en plus ruineuse. Les deux compagnies réduisirent le nombre de leurs postes dans le Nord-Ouest et explorèrent d'autres moyens d'empiéter sur le territoire des postes rivaux. Passé 1813, les deux compagnies augmentèrent à nouveau le nombre de leurs postes mais cette expansion ne put être soutenue. Elle mena à la fusion de 1821 et à l'établissement d'un monopole. Bien que le nombre total de postes actifs chutât de 155 à 109 entre 1805 et 1821, les deux compagnies se lancèrent à l'assaut des dernières ressources pelletières dans le Nord-Ouest.

Références