1653 Médard Chouart, sieur des Groseillers, est chargé par le roi de France d'encourager les nations autochtones de l'Ouest à apporter directement leurs fourrures à Montréal. Son succès prouve que les agents français de l'intérieur peuvent garantir l'approvisionnement en peaux de castor, ce qui incitera plus tard les autorités françaises à envoyer des explorateurs, comme Charles Albanel, Jacques Marquette, François Dollier de Casson et René de Bréhaut de Galinée chercher de nouvelles routes commerciales et établir des missions religieuses dans le bassin hydrographique des Grands Lacs et de la baie d'Hudson.

1653 Le Domaine du Roi est établi dans ce qui constitue maintenant la portion centrale de la province de Québec. Il s'agit d'un territoire loué à un particulier ou à une société qui jouit de droits exclusifs sur le commerce des fourrures sur ce domaine pendant une période déterminée. Il est élargi en 1658 et en 1733. Après la conquête de la Nouvelle-France en 1763, il devient le Domaine du Roi d'Angleterre et son mode de fonctionnement demeure inchangé jusqu'en 1860, année où prend fin le bail de la Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH).

1654 Par suite de l'essor du commerce français des fourrures, les pagayeurs outaouais et montagnais sont de plus en plus souvent remplacés par des coureurs des bois canadiens-français ou des trappeurs sans permis, qui établissent des contacts avec les autochtones, et échangent des marchandises européennes contre des pelleteries qu'ils transportent jusqu'à Montréal.

1659 Les Français Pierre Radisson et Médard Chouart, sieur des Groseillers, effectuent une expédition non autorisée vers l'intérieur. Ils construisent un poste de traite à la baie Chequamagon sur le lac Supérieur et prétendent avoir trouvé un portage vers l'ouest. Ils passent l'hiver dans le sud du lac Supérieur parmi les Hurons, les Outaouais, les Ojibwés (Sauteux) et les Dakotas. Le manque d'intérêt de la part des Français pour la baie d'Hudson, allié aux visées ambitieuses de la Couronne anglaise, mène à la création de la Compagnie de la Baie d'Hudson.

1663 La Nouvelle-France est maintenant gouvernée comme toute autres province française; elle possède son propre intendant et représentant du roi. Sous la férule de Jean Talon, des efforts sont déployés pour accroître le peuplement et renforcer l'économie. Les diverses compagnies de traite des fourrures qui détenaient des monopoles disparaissent et un nouveau régime de colonisation est instauré.

1670 Un groupe d'aristocrates et de marchands anglais, inspiré par les voyages de Radisson et de des Groseilliers, presse le roi d'Angleterre, Charles II, de lui accorder le privilège d'exploiter les fourrures de la baie d'Hudson. C'est ainsi que la CBH obtient sa charte. Les Français contestent les prétentions britanniques et tentent d'empêcher la compagnie d'établir des postes de traite sur les rives de la baie.

1673 Jacques Marquette et Louis Jolliet atteignent le Mississippi à Prairie-du-Chien (Wisconsin). Les rivières et fleuves qu'ils empruntent deviendront plus tard la principale artère de transport vers les régions commerciales de l'Ouest.

1678 Daniel Greysolon, sieur Du Lhut, atteint l'intérieur du Minnesota. Il retourne au lac Supérieur, en parcourt la rive nord-ouest et érige un poste sur la rivière Kaministiquia. La ville de Duluth, au Minnesota, sera baptisée du nom de ce Montréalais en 1856.

1680 Les autorités françaises estiment que près de 500 hommes s'adonnent au commerce des fourrures dans l'ouest. La concurrence est féroce entre marchands. Nombre d'entre eux ont beaucoup de difficultés à se faire rembourser leurs dettes par les coureurs des bois et sont éliminés après quelques années.

1681 Pour mettre fin au désordre qui existe dans le commerce des fourrures en terres françaises, la Compagnie des Indes occidentales, les autorités coloniales ainsi que les marchands les plus puissants s'unissent et proposent une importante réforme. Après cette date, la compagnie ne fera affaire qu'avec les commerçants établis, le gouvernement émettant des permis spéciaux pour commercer dans l'Ouest. Tous les canots doivent désormais être enregistrés et les troupes coloniales doivent veiller à la bonne marche du commerce. Les coureurs des bois sont mis hors la loi.

1685 Après avoir signé un traité de paix avec les Miamis et les Illinois pour contrer l'expansion des Iroquois, qui sont appuyés par les Anglais, Robert Cavalier de La Salle met pied sur la côte du Texas, ce qui ouvre de nouvelles routes commerciales aux Français dans le bas du Mississippi et pave la voie à l'établissement de colonies françaises dans cette région.

1686 Pierre Le Moyne, sieur d'Iberville, est chargé d'une expédition contre les Anglais à la baie d'Hudson. Entre 1689 et 1697, Iberville capturera des bateaux anglais, plusieurs postes de traite de la CBH (fort Severn, fort Nelson) de même que des établissements britanniques en Acadie.

1690 Par suite d'une loi française, les coureurs de bois sont graduellement remplacés par des employés détenteurs de permis de traite appelés « engagés » ou « voyageurs ». La grande majorité de ces derniers sont des salariés qui signent un contrat avec un marchand pour transporter des marchandises vers des postes dans l'Ouest et des fourrures au retour.

1691 Henry Kelsey est le premier européen à s'aventurer loin à l'intérieur des terres à partir des postes de la CBH. Son expédition l'amène jusque dans le nord de la Saskatchewan.

1696 La Nouvelle-France ferme tous ses postes de traite de fourrures dans l'Ouest. Le commerce dans la région est officiellement interrompu pendant vingt ans. Cependant, les traiteurs clandestins poursuivent leurs activités.