Rule Britannia

La figure de Britannia fait son apparition au premier siècle, inventée par les Romains pour célébrer leur victoire sur le territoire anglais. Quand la puissance de l’Angleterre prend de l’ampleur au seizième siècle pendant le règne d’Elizabeth I, Britannia revient sur scène telle qu’on la connaît aujourd’hui, assise sur un rocher, avec son bouclier sur lequel on retrouve l’Union Jack, et parfois accompagnée d’un lion ou d’un bouledogue. C’est l’expression de la gloire du pays.

À la fin du dix-huitième siècle, pendant le règne de Georges III, sa lance est remplacée par un trident, symbole traditionnel de Poseidon dieu de la mer, ce qui fait à juste titre le rapport entre la puissance navale de l’Angleterre et son succès économique et impérial. C’est aussi au dix-huitième siècle qu’est écrite la chanson Rule Britannia, dont le refrain nous rappelle que Britannia rules the Waves. Succès instantané, elle est depuis devenue le quasi-hymne national de l’Angleterre.

La figure de Britannia, souvent utilisée à des fins propagadantistes pour éveiller un sentiment de fierté nationale, diffère de John Bull, qui à cette époque représente plutôt l’Anglais commun. Britannia, elle, est symbole de la nation, et des vertus qu’on lui attribue. Dans la caricature anglaise, face à la menace d’invasion napoléonienne, l’image de Britannia est partagée : parfois toute-puissante, elle annihile son opposant Little Boney, alors que d’autres fois, elle apparaît bien moins reluisante, une victime à protéger plutôt qu’une déesse qui contrôle les mers.

– Catherine Fournier

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